Jean-François RABAIN, Pédopsychiatre et psychanalyste
Secrets de famille : « le mentir-vrai » de Louis Aragon.
Discutant : Yoann LOISEL, Psychiatre, psychanalyste
Comment reconstruire sa propre histoire ? Comment éviter les pièges des faux souvenirs, des légendes et des anachronismes ?
A partir des mensonges qui ont accompagné son enfance, Louis Aragon nous propose la notion de mentir-vrai avec laquelle il reconstruit une vie en faisant place à l’imagination et à la poésie. On mettra l’accent sur le romancier réécrivant dans Blanche ou l’oubli l’histoire de sa vie avec des interlocuteurs imaginaires. Cet autoportrait romanesque qui a les accents d’une autofiction met au premier plan l’imagination. L’auteur se souvient ou bien il imagine qu’il se souvient.
A travers le personnage de Blanche résonne son amour pour Elsa, la passion fusionnelle qu’il lui porte et l’espèce de démence sentimentale dont il a toujours été la proie. Le mentir-vrai se situe entre l’aveu et la feinte, ce qui condamne le lecteur à ne pas s’y retrouver. Le miroir dans lequel Aragon contemple son reflet (et parfois son absence de reflet jusqu’à l’hallucination négative) est un miroir d’encre, celui de l’art d’écrire. Aragon, linguiste, donne à la catachrèse le soin d’organiser l’oubli dans la langue.
Celui qui se souvient s’imagine et ne peut jamais au sein de son passé faire la part de la mémoire et celle de l’invention.
J.F. RABAIN
Le Dr Jean-François Rabain est Pédopsychiatre, psychanalyste, Ancien membre de la SPP, il a écrit dans la Revue Française de Psychanalyse, Mélusine, Les cahiers Aragon.
A partir des mensonges qui ont accompagné son enfance, Louis Aragon nous propose la notion de mentir-vrai avec laquelle il reconstruit une vie en faisant place à l’imagination et à la poésie. On mettra l’accent sur le romancier réécrivant dans Blanche ou l’oubli l’histoire de sa vie avec des interlocuteurs imaginaires. Cet autoportrait romanesque qui a les accents d’une autofiction met au premier plan l’imagination. L’auteur se souvient ou bien il imagine qu’il se souvient.
A travers le personnage de Blanche résonne son amour pour Elsa, la passion fusionnelle qu’il lui porte et l’espèce de démence sentimentale dont il a toujours été la proie. Le mentir-vrai se situe entre l’aveu et la feinte, ce qui condamne le lecteur à ne pas s’y retrouver. Le miroir dans lequel Aragon contemple son reflet (et parfois son absence de reflet jusqu’à l’hallucination négative) est un miroir d’encre, celui de l’art d’écrire. Aragon, linguiste, donne à la catachrèse le soin d’organiser l’oubli dans la langue.
Celui qui se souvient s’imagine et ne peut jamais au sein de son passé faire la part de la mémoire et celle de l’invention.
J.F. RABAIN
Le Dr Jean-François Rabain est Pédopsychiatre, psychanalyste, Ancien membre de la SPP, il a écrit dans la Revue Française de Psychanalyse, Mélusine, Les cahiers Aragon.