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Nouvelle parution de Yoann Loisel  consacrée à Samuel Beckett :

« Nous savions qu’en dehors d’avoir remporté le prix Nobel de littérature et d’avoir écrit quelques-unes des plus grandes pièces de théâtre du XXème siècle, ce type aimait boire du whisky, fumer de drôles de petits cigares, bavarder, rire et raconter des histoires. »

 

Ainsi l’un de ses amis évoque Samuel Beckett au soir de sa vie. Il aurait pu dire aussi que l’auteur de En attendantGodot fut champion de boxe et de cricket, dangereusement casse-cou dans sa jeunesse en Irlande puis en France, médaillé en 1945 de la Croix de Guerre et de la Résistance.

Appuyé assidûment sur sa biographie, c’est bien la présence physique de l’écrivain que cet ouvrage relève en premier, notant une impétuosité et une détermination tout à fait singulières, une excitation « d’outre-verbe » qu’il veut garder en s’en gardant.

Justement, Beckett semble découvrir tôt que le polyglottisme soutient une conservation de son ébullition intime autant qu’une possibilité créative sur elle. Avant de considérer la maturation de l’œuvre liée à sa composition en français, c’est donc son appétit juvénile pour les langues étrangères qui est suivi ici, en montrant comment la langue non maternelle permet une distanciation des empreintes familières mais, également, le moyen d’un retour vers le creuset de sa propre langue, son corps et ses accords originaires.

Par là, et d’autant plus si elle ne relève le frottement de ses langues, il se dévoile les contre-sens possibles d’une psychanalyse appliquée à l’art de Samuel Beckett, sa complicité profonde avec celui de Buster Keaton et, finalement, une identité remarquable entre son auto-traduction et la transe hypnotique. 

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