Les Ateliers à médiation plastique
Faire de la couleur une matière,
de la page blanche un chemin, du trait de crayon une trace. Peindre, tâcher, crayonner, souffler, brosser, gratter, pulvériser, laisser couler, gommer, reprendre, signer…
Ici, l’adolescent est accueilli comme sujet unique et singulier, riche de sa propre créativité, et non comme patient porteur de sa pathologie.
Les ateliers font partie des soins. Aucune connaissance technique n’est demandée aux patients.
Les objectifs sont variés. Parmi eux : créer du lien, (re)mobiliser l’imaginaire, les ressources émotionnelles et cognitives, aider à l’autonomie et à la revalorisation de soi. Mais l’essentiel est d’aider les adolescents à éprouver du plaisir et à redonner sens à leur désir.
Les soignants les invitent à s’engager dans un processus créatif, en passant par l’expérimentation des nombreux matériaux (peinture, encres, pastels, feutres, fusains, sable, tissus, laine, scotch…), et en proposant du jeu et du partage.
Au sein d’un cadre rassurant et étayant, le soignant se place à bonne distance, ni trop absent, ni trop présent. Un climat de confiance s’instaure qui aide le patient à lever ses défenses, à se laisser aller. Un travail d’élaboration psychique et de transformation peut alors s’engager et permettre la mise en route d’un processus de changement.
Sans interprétation, ni connotation esthétique, le soignant s’attache avant tout au déroulement de la séance et au process de la construction de l’œuvre. Si pour le patient la finalité de la production peut avoir de l’importance, elle n’est jamais un objectif pour le soignant. C’est le contenu de chaque séance qui compte : avec ses dits et ses non dits les gestes, les regards. La production témoigne alors de ces moments d’hospitalisation de l’adolescent.
Comme des traces, que l’adolescent aura créées, des traces gardées pour lui et qui lui seront restituées en fin d’hospitalisation.