Résidence Cécile Raynal

LA POSSIBILITÉ D’UN AUTRE ESPACE...
L’ESPACE DE L’AUTRE
M. Corcos & Y. Loisel

 

Une résidence d’artiste inconnue et libre, à l’intérieur de l’espace bien connu, cadré, du soin ? Quelle drôle d’idée ? Est-ce bien raisonnable ? La possibilité d’un nouveau chemin à l’intérieur même d’une voie abondamment balisée ? Le plaisir de l’incartade et le goût des herbes folles ?
C’est le lieu, ce lieu à l’intérieur du lieu, le lieu de l’artiste qui a tout de suite intrigué ! Et tous, tous, patients et soignants, se sont demandés ce qui allait s’y dérouler ; ils ont tous voulu aller y contempler ce qu’ailleurs ils avaient cru voir. Ailleurs dans certains musées, devant leur toile ou sculpture fétiche : la mise en mouvement d’un monde ; les retrouvailles avec un disparu, la rencontre avec le portrait de soi enfant, avant…
C’est la formule, la formule alchimique trouvée par l’artiste pour transformer la chair en verbe, l’angoisse en désir, la tension en création… qu’ils ont voulu voler au voleur du feu.

Cette mise en tension, il faut pouvoir la tolérer. Ne pouvant l’accompagner d’un pouvoir et d’un désir qui l’orienteraient vers une spirale ascendante créatrice, le patient l’a souvent laissé verser dans une destructivité.
Le sujet trop éduqué et adapté évite comme la peste cette mue peureuse tant il est vrai que quand on se sonde on risque de verser dans les exagérations malsaines de la peur.
Pour l’artiste, qui n’a pas le choix, créer c’est inverser la disparition de soi dans cette métamorphose négative, et transformer la terreur d’exister en puissance de créer. C’est provoquer la réapparition sensorielle de ce que l’on a été y compris dans l’absence, retrouver l’enfant, la sensorialité pure dans une innocence rare. Et c’est pourquoi on reconnaît l’artiste comme l’enfant, à ce qu’il est dans la lune… qu’il n’y est pas… là… dans l’atelier. Il est parti sur le chemin qui se trouve au fond de lui à la rencontre de son “je suis un autre”. Toujours à la marge dans un ciel antérieur là où seule la beauté jaillit* souffrant comme le patient de la maladie de l’antériorité… avec son fond insondable.

Alors quelle est la leçon de cette résidence où personne n’a été assigné ? Que s’est-il passé durant cette présence d’une artiste investie d’un monde interne qui lui ruisselle jusqu’au bout des doigts ? La découverte par les patients d’un nouveau chemin pour sortir de soi et entrer en soi. Chemin qui s’imagine en graine. Quelle en a été la formule ? D’un grain l’autre, la nécessité dans tout soin de la création et dans toute création d’un soin.

* Mallarmé

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